012120 Philosophie des émotions

  • Dates des cours : 30sept-7oct-14oct-4nov-18nov-25nov
  • Heure de début du cours : 13:30
  • Heure de fin du cours : 15:30
  • Jour du cours : Mardi
  • Intervenant : Bruno LANGLET


Bruno LANGLET

Contrairement à un préjugé tenace, la dimension de l’affectivité n’a pas été délaissée par les philosophes qui lui ont souvent consacré une large place dans leurs réflexions. Elle connaît un regain d’intérêt dans la philosophie contemporaine. À partir des analyses classiques ainsi que de celles qui émergent des débats récents, nous nous intéresserons aux aspects suivants de la philosophie de l’affectivité.

1/ Bien qu’elles entretiennent un rapport spécial au corps, les émotions, comme la plupart des états mentaux, semblent faire l’objet d’une expérience caractéristique et être dirigées vers certains traits du monde, de nous-même ou d’autrui. Dans quelle mesure ces aspects (phénoménalité et intentionnalité) permettent-ils de comprendre émotions, sentiments, humeurs, affects, désirs et autres états du même type ? La tonalité hédonique (l’expérience plaisante ou pénible) qui les accompagne permet-elle de les caractériser correctement ?

2/ L’étude des états affectifs semble inséparable de celle des relations qu’ils entretiennent avec la raison et les autres activités ou états caractéristiques de l’esprit et de la conscience. Les relations qui existent entre les divers états affectifs sont aussi importantes : à ce titre, nous étudierons quelques approches classiques de philosophes comme Thomas d’Aquin, Descartes, Malebranche ou Spinoza qui, à partir d’un petit nombre d’émotions dites primitives, ont proposé des systèmes des passions assez développés et pertinents.

3/ Les émotions semblent fonder des connaissances, par exemple à propos de nous-mêmes, du monde et d’autrui, mais elles sont aussi un élément capital de la détermination de ce qui importe, et donc participent à nos évaluations morales et à notre rapport aux normes. En quoi peuvent-elles être considérées comme un mode d’accès privilégiés aux valeurs (quelles qu’elles soient et quel que soit leur mode d’être) et comme un moyen d’évaluer adéquatement certaines situations ?

4/ Nous nous pencherons enfin sur la dimension conative et motivante de certains aspects de l’affectivité et donc sur le rôle essentiel que celle-ci peut jouer dans l’explication de l’action.

Des textes clés seront distribués, lus et discutés en cours.

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012123 Ce que nous sommes. La question de la nature de la personne

  • Dates des cours : 8janv-22janv-5févr-5mars-19mars-2avr
  • Heure de début du cours : 11:00
  • Heure de fin du cours : 13:00
  • Jour du cours : Jeudi
  • Intervenant : Bruno LANGLET


Bruno LANGLET

Savoir ce que nous sommes n’est pas chose aisée. Nous nous considérons à la fois comme des êtres ayant une certaine nature mentale, laquelle ferait de nous ce que nous sommes essentiellement, mais aussi comme des organismes biologiques (des animaux humains en ce sens), et surtout comme des personnes.

Or faut-il identifier la personne avec l’esprit ? Si oui, est-elle alors identique à une substance pensante, jointe à un corps duquel elle reste aussi fondamentalement distincte ?N’avons-nous pas en réalité affaire à des faisceaux de perceptions, des successions d’états mentaux se présentant en grappes, comme le soutenait Hume? Ou bien consiste-t-elle uniquement dans une conscience caractérisée par des traits rationnels, par la capacité de former des perspectives sur elle-même, ou encore par la capacité de se penser comme identique dans le temps ?

Ce sont quelques-unes des perspectives classiques qui, aujourd’hui, sont remises sur le travail.

Elles doivent répondre à des conceptions réductionnistes, comme celle de Derek Parfit, qui repense la notion de personne et de son identité à nouveaux frais, ou comme celles qui vont jusqu’à identifier ce que nous sommes avec notre cerveau (ou quelque partie de notre cerveau).

En outre, la cohabitation de la personne avec notre être biologique, lorsqu’il s’agit de déterminer ce que nous sommes essentiellement, n’est pas chose évidente. Pour E. Olson, nous serions essentiellement des animaux humains (des organismes dotés d’une continuité biologique) qui ont la propriété (non essentielle) d’être des personnes. Lynne Rudder Baker soutenait au contraire que nous sommes essentiellement des personnes caractérisées par des perspectives mentales spécifiques et qui sont constituées par des animaux humains – des animaux que nous ne sommes pas de façon essentielle, mais desquels émerge la personne.

Autant de positions que nous présenterons et discuterons, ainsi que celle mettant en avant la théorie de la personne conçue à partir de ses parties temporelles (ce qui appelle ici une forme de quadridimensionnalisme), celle affirmant qu’il n’y a que des personnes vides (c’est le nihilisme de la personne), ou encore celle faisant de la personne une entité d’abord caractérisée comme un type d’agent spécifique (être une personne, ce serait disposer de certains pouvoir causaux).

Des textes clés seront distribués, lus et discutés en cours.

 

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012220 « Éloge de la philosophie » – ou comment penser à la première personne –

  • Dates des cours : 8oct-15oct-12nov-19nov-26nov-10déc
  • Heure de début du cours : 15:45
  • Heure de fin du cours : 17:45
  • Jour du cours : Mercredi
  • Intervenant : Julie CLOAREC MICHAUD


Julie CLOAREC MICHAUD

Si Merleau-Ponty affirme au début de son Éloge de la philosophie : « Ce qui fait le philosophe, c’est le mouvement qui reconduit sans cesse du savoir à l’ignorance, de l’ignorance au savoir », alors être philosophe ce n’est pas tant être un homme de savoirs accumulés le long d’une vie qui mènerait peut-être à la sagesse, mais cela semble bien plutôt être un homme capable de mouvement, qui peut se mouvoir dans un va-et-vient qui ne délaisse jamais l’étonnement face au monde et qui, surtout, n’a pas peur de ne pas savoir. Philosopher c’est retrouver sans cesse son humilité face aux phénomènes qui se présentent à moi et reconnaître que la connaissance que je peux en avoir sera celle d’une expérience à la première personne. Car Merleau-Ponty l’affirme : « Philosopher, c’est chercher, c’est impliquer qu’il y a des choses à voir et à dire ».

Ce cours propose d’explorer de manière large la philosophie dans ce qu’elle propose comme perception du monde, mais également certains thèmes tels que l’art, le langage, la chair et le corps, au travers de certains écrits de Merleau-Ponty.

Rentrer en philosophie par les textes de Merleau-Ponty c’est se garantir de beaux paysages tout au long du voyage, être accompagné de poésie durant l’exercice et avoir l’assurance de philosopher soi-même, bien plutôt que de suivre une leçon.

QUELQUES THÈMES ABORDÉS

  • L’étonnement ainsi que le rapport au savoir et à l’ignorance en philosophie.
  • L’expérience comme premier rapport au monde.
  • La peinture et l’art du visible et de l’invisible.
  • La philosophie du langage et la question du sens de la parole.
  • La philosophie de Bergson.

BIBLIOGRAPHIE  

  • MERLEAU-PONTY, Maurice, Éloge de la philosophie et autres essais, Gallimard, Folio-essais, Paris, 1953.
  • MERLEAU-PONTY Maurice, Le visi­ble et l’invi­si­ble, Gallimard, Tel, Paris, 1996.
  • MERLEAU-PONTY, Maurice, L’œil et l’esprit, Gallimard, Folio/Essais, Paris, 2002.
  • MERLEAU-PONTY, Maurice, La Phénoménologie de la perception, Tel-Gallimard, Paris, 1976.
  • MERLEAU-PONTY, Maurice, Signes, NRF, Gallimard, Paris, 1960.

Julie Cloarec-Michaud mène une carrière à la fois dans le domaine artistique et philosophique. Danseuse professionnelle et assistante chorégraphe, elle est également docteur en philosophie (Paris I Panthéon-Sorbonne. Thèse soutenue en 2023 sous la direction de Michel Bitbol intitulée : « fiction et connaissance : du théâtre à la physique, l’esthétique et les sciences du point de vue de l’acteur. Vers une philosophie de l’absurde »). Elle donne des cours et conférences à Nantes, à l’Université ainsi qu’à l’École Normale Supérieure d’Architecture.

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012227 Simone de Beauvoir, existentialisme, féminisme et débats contemporains

  • Dates des cours : 4févr-11févr-4mars-11mars-18mars-25mars
  • Heure de début du cours : 16:30
  • Heure de fin du cours : 18:30
  • Jour du cours : Mercredi
  • Intervenant : Céline BELLOQ


Les dates et horaires ci dessus sont confirmés. Information du 22 septembre 2025

Céline BELLOQ

Nous partirons de la figure intellectuelle de Simone de Beauvoir et nous nous demanderons ce que doit sa conception du féminisme à la philosophie existentialiste, et comment elle rentre en discussion avec la conception existentialiste de l’humain. Ce sera l’occasion d’une exploration tant du féminisme que de l’existentialisme.
Nous verrons aussi l’importance de l’héritage de Simone de Beauvoir dans les questionnements actuels sur les formes invisibilisées d’oppression dans le champ politique : la question de la déconstruction de l’identité de genre, les débats contemporains autour du consentement, de la soumission et de l’émancipation, et enfin l’oubli de la place de la nature.
Ce cours se construira à partir d’apports doctrinaux fondamentaux sur les questions traitées ainsi qu’autour d’un problème à résoudre, ce, afin d’engager le plus possible la réflexion et la participation à la discussion de ses participants.

Aucune connaissance philosophique préalable n’est requise, car ce sera l’opportunité de s’initier.

Céline Belloq est professeure agrégée de philosophie, toujours en activité. Elle est formatrice académique, et a écrit trois essais philosophiques.

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012230 Réflexion sur l’empathie de Rousseau à Simone Weil

  • Dates des cours : 4mars-11mars-18mars-25mars-1avr-8avr
  • Heure de début du cours : 17:00
  • Heure de fin du cours : 19:00
  • Jour du cours : Mercredi
  • Intervenant : Nadia TAIBI


Nadia TAïBI

La notion d’empathie ( ou de pitié chez Jean-Jacques Rousseau) permet de penser une relation entre les hommes en dehors de la représentation des intérêts égoïstes et rationnels. N’est-ce pas dans ce lien que se joue la possibilité d’une résistance au pouvoir qui, quelle que soit sa forme, veut toujours « diviser pour mieux régner »? Nous reprendrons cette notion à travers la lecture des grands textes philosophiques de Jean-Jacques Rousseau à Simone Weil.

Nadia Taïbi est agrégée et docteur en philosophie, rédactrice en chef de la revue Sens-Dessous. Elle est enseignante au lycée Jean De Lattre de Tassigny à la Roche sur Yon (85) depuis 2003.

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012231 Gunther Anders (1902-1992) – Penser notre époque

  • Dates des cours : 12nov-19nov-26nov-3déc-10déc-17déc
  • Heure de début du cours : 17:00
  • Heure de fin du cours : 19:00
  • Jour du cours : Mercredi
  • Intervenant : Nadia TAIBI


Nadia TAÏBI

Nous revenons ici sur la pensée majeure ( et peu connue) de Gunther Anders. Ses réflexions sur nos rapports à l’information, à l’environnement et en général à « l’humain » en font un penseur d’une sidérante actualité.

Nadia Taïbi est agrégée et docteur en philosophie, rédactrice en chef de la revue Sens-Dessous. Elle est enseignante au lycée Jean De Lattre de Tassigny à la Roche sur Yon ( 85) depuis 2003.

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012235 Hannah Arendt : amitié et politique

  • Dates des cours : 13nov-20nov-27nov-4déc-11déc-18déc
  • Heure de début du cours : 14:30
  • Heure de fin du cours : 16:30
  • Jour du cours : Jeudi
  • Intervenant : Vincent GRÉGOIRE


Vincent GRÉGOIRE

Revenant sur les mois qui suivirent la prise du pouvoir d’Hitler et qui précédèrent son exil, Hannah Arendt déclarait en 1964 : « Le problème n’était pas tant ce que faisaient nos ennemis que ce que faisaient nos amis ». En 1951, dans Les origines du totalitarisme, elle écrivait : « Les hommes solitaires ont toujours été en danger de tomber dans la désolation quand ils ne trouvent plus la grâce rédemptrice de l’amitié ». Ces deux assertions font bien ressortir que pour Arendt l’amitié est un lien qui ne relève pas de la seule sphère privée. Elle possède aussi une dimension politique dans la mesure où elle sauve la possibilité d’un monde commun alors même que la sphère publique est menacée ou détruite par les logiques tyranniques ou totalitaires ou encore par la médiocrité de l’époque. Ce cours propose dans un premier temps de resituer la notion arendtienne d’amitié dans la tradition de la philosophie politique (d’Aristote à Carl Schmitt), en relation avec les notions d’amour, de compassion, de fidélité, de fraternité, d’alliance. Il s’agira ensuite de bien faire ressortir que pour elle il ne s’agit pas seulement d’une notion mais bel et bien d’une expérience, réellement salutaire, qui accompagna sa propre vie politique et qu’elle vécut intensément aussi bien avec des vivants qu’avec des morts (Rahel Varnhagen, Rosa Luxemburg, Walter Benjamin, Gershom Scholem, Karl Jaspers…). Nous nous arrêterons sur quelques-unes de ces amitiés.

Vincent Grégoire est agrégé et docteur en philosophie, il est aussi directeur de publication de la revue « Sens-Dessous »

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012240 L’idée de République à la lumière des expéditions d’Égypte et de Saint-Domingue

  • Dates des cours : 8janv-15janv-22janv-29janv-5févr-12févr-5mars-12mars-19mars-26mars-2avr-9avr
  • Heure de début du cours : 14:30
  • Heure de fin du cours : 16:30
  • Jour du cours : Jeudi
  • Intervenant : Vincent GRÉGOIRE


Vincent GRÉGOIRE

Nous interrogerons le passage du colonialisme esclavagiste d’ancien régime au colonialisme antiesclavagiste républicain (avec la lutte contre l’esclavage comme alibi de la conquête) à travers une étude comparée de l’expédition d’Égypte (1798-1801) et de l’expédition de Saint-Domingue (1801-1803). La première était censée répandre les Lumières dans le monde arabo-musulman et régénérer ce dernier en détruisant le despotisme ottoman. La seconde, au contraire, avait pour objectif le rétablissement de l’esclavage et se solda par l’éviction des Français et l’indépendance de Saint-Domingue sous le nom d’Haïti. Ces deux désastres, qui marquent la fin de la période révolutionnaire et celle du siècle des Lumières, ne sont pas seulement des erreurs géopolitiques de Napoléon Bonaparte, mais permettent d’observer comme en laboratoire les logiques et les contradictions qui seront à l’œuvre dans le colonialisme français ultérieur. Il apparaîtra que ces logiques et ces contradictions ne caractérisent pas la seule pratique coloniale, mais travaillent de l’intérieur l’idée même de république telle qu’elle s’est construite au siècle des Lumières et dont nous sommes les héritiers.

Vincent Grégoire est agrégé et docteur en philosophie, il est aussi directeur de publication de la revue « Sens-Dessous »

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012310 Regards philosophiques sur l’intelligence artificielle

  • Dates des cours : 13nov-27nov-11déc
  • Heure de début du cours : 10:00
  • Heure de fin du cours : 12:00
  • Jour du cours : Jeudi
  • Intervenant : Jean-Pierre AUBRET


Jean-Pierre AUBRET

Programme proposé pour trois rencontres consacrées à :
  • un désir d’intelligence artificielle à l’origine des cultures humaines.
  • IA : les crédulités contemporaines, entre réel et virtuel ; quels repères pour la vérité ?
  • le post humanisme comme philosophie de l’IA, de quoi s’agit-il ?

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012315 La philosophie des sciences de Descartes à Heisenberg NOUVEAU

  • Dates des cours : 28janv-4févr-11févr-4mars-11mars-18mars
  • Heure de début du cours : 14:00
  • Heure de fin du cours : 16:00
  • Jour du cours : Mercredi
  • Intervenant : Scott WALTER


William Thomson

Scott WALTER

Cours différent du cours 2024-2025

L’image mécaniste du monde, construite à partir de la mécanique newtonienne lors des 17e et 18e siècles, régnait sur les sciences physiques au tournant du 19e siècle, lorsque Joseph Fourier a proposé une nouvelle façon d’imaginer les phénomènes thermiques. Les conséquences pour la représentation de l’univers sont très profondes, on considère même que Fourier aurait fondé une « cosmologie de la chaleur ». Dans ce cours, nous retracerons l’émergence de la théorie de la propagation de la chaleur (1807-1822) de Fourier, et celle de la thermodynamique de W. Thomson, H. Helmholtz et R. Clausius. Nous aborderons aussi les travaux de Maxwell et de Boltzmann sur le fondement statistique de la thermodynamique, la notion d’entropie, et la flèche du temps. Nous verrons, en outre, comment les nouvelles idées scientifiques ont remis en question les notions de déterminisme et de libre arbitre.

La présentation du cours est discursive, et ne suppose pas de formation technique ou philosophique préalable. Je recommande toutefois aux lecteurs l’ouvrage de Robert Locqueneux, Histoire de la thermodynamique classique : de Sadi Carnot à Gibbs (Belin).

Scott Walter est professeur d’épistémologie à la Faculté des sciences et des techniques à Nantes Université et au Centre Atlantique de Philosophie

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