012235 Hannah Arendt : amitié et politique

  • Dates des cours : 13nov-20nov-27nov-4déc-11déc-18déc
  • Heure de début du cours : 14:30
  • Heure de fin du cours : 16:30
  • Jour du cours : Jeudi
  • Intervenant : Vincent GRÉGOIRE


Vincent GRÉGOIRE

Revenant sur les mois qui suivirent la prise du pouvoir d’Hitler et qui précédèrent son exil, Hannah Arendt déclarait en 1964 : « Le problème n’était pas tant ce que faisaient nos ennemis que ce que faisaient nos amis ». En 1951, dans Les origines du totalitarisme, elle écrivait : « Les hommes solitaires ont toujours été en danger de tomber dans la désolation quand ils ne trouvent plus la grâce rédemptrice de l’amitié ». Ces deux assertions font bien ressortir que pour Arendt l’amitié est un lien qui ne relève pas de la seule sphère privée. Elle possède aussi une dimension politique dans la mesure où elle sauve la possibilité d’un monde commun alors même que la sphère publique est menacée ou détruite par les logiques tyranniques ou totalitaires ou encore par la médiocrité de l’époque. Ce cours propose dans un premier temps de resituer la notion arendtienne d’amitié dans la tradition de la philosophie politique (d’Aristote à Carl Schmitt), en relation avec les notions d’amour, de compassion, de fidélité, de fraternité, d’alliance. Il s’agira ensuite de bien faire ressortir que pour elle il ne s’agit pas seulement d’une notion mais bel et bien d’une expérience, réellement salutaire, qui accompagna sa propre vie politique et qu’elle vécut intensément aussi bien avec des vivants qu’avec des morts (Rahel Varnhagen, Rosa Luxemburg, Walter Benjamin, Gershom Scholem, Karl Jaspers…). Nous nous arrêterons sur quelques-unes de ces amitiés.

Vincent Grégoire est agrégé et docteur en philosophie, il est aussi directeur de publication de la revue « Sens-Dessous »

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012240 L’idée de République à la lumière des expéditions d’Égypte et de Saint-Domingue

  • Dates des cours : 8janv-15janv-22janv-29janv-5févr-12févr-5mars-12mars-19mars-26mars-2avr-9avr
  • Heure de début du cours : 14:30
  • Heure de fin du cours : 16:30
  • Jour du cours : Jeudi
  • Intervenant : Vincent GRÉGOIRE


Vincent GRÉGOIRE

Nous interrogerons le passage du colonialisme esclavagiste d’ancien régime au colonialisme antiesclavagiste républicain (avec la lutte contre l’esclavage comme alibi de la conquête) à travers une étude comparée de l’expédition d’Égypte (1798-1801) et de l’expédition de Saint-Domingue (1801-1803). La première était censée répandre les Lumières dans le monde arabo-musulman et régénérer ce dernier en détruisant le despotisme ottoman. La seconde, au contraire, avait pour objectif le rétablissement de l’esclavage et se solda par l’éviction des Français et l’indépendance de Saint-Domingue sous le nom d’Haïti. Ces deux désastres, qui marquent la fin de la période révolutionnaire et celle du siècle des Lumières, ne sont pas seulement des erreurs géopolitiques de Napoléon Bonaparte, mais permettent d’observer comme en laboratoire les logiques et les contradictions qui seront à l’œuvre dans le colonialisme français ultérieur. Il apparaîtra que ces logiques et ces contradictions ne caractérisent pas la seule pratique coloniale, mais travaillent de l’intérieur l’idée même de république telle qu’elle s’est construite au siècle des Lumières et dont nous sommes les héritiers.

Vincent Grégoire est agrégé et docteur en philosophie, il est aussi directeur de publication de la revue « Sens-Dessous »

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